05-25-2006, 02:22 PM
Un jeu qui devrait théoriquement plaire à David entre autres
Recopie intégrale du test de GameKult.
http://www.gamekult.com/tout/jeux/fiches..._test.html
Recopie intégrale du test de GameKult.
http://www.gamekult.com/tout/jeux/fiches..._test.html
Citation :Ils sont nombreux, ceux qui rêvaient d'impressionner les filles en cultivant leur rock'n roll attitude. Mais quand la maîtrise de la guitare se limite à l'intro de Nothing Else Matters (ou aux accords de Come as you are, au choix), le manque d'hygiène ne suffit plus à masquer l'absence de talent. Pour ceux qui auraient vécu ce triste retour à la réalité comme un traumatisme, Guitar Hero est la solution. Véritable sensation outre-Atlantique, le jeu musical d'Harmonix est enfin disponible en France. Et ça roxxe, bébé.
Guitar Hero, c'est d'abord une guitare. Et pas n'importe quoi comme guitare, une réplique de la Gibson SG. En plus petite. Et sans cordes, puisqu'elles ont été remplacées par cinq boutons. Le corps de la gratte se compose essentiellement d'un vibrato pour faire "ouiiiiiin ouiiin", et d'un switch qui fait office de plectre. Les millions de gauchers relous n'ont pas été oubliés, puisqu'un passage par les options permet d'inverser le sens du défilement des notes. Assez robuste, la conception de l'engin fait un peu jouet, mais les boutons comme le plectre répondent plutôt bien, quoiqu'on puisse en dire après un dixième échec d'affilée sur Bark at the Moon. Il faudra quand même éviter de pousser comme un fou sur le plectre, et plutôt le pincer comme un mediator, pour éviter de trop jouer avec la sensibilité du ressort et se voir invalider des notes. Ah oui, ça n'a l'air de rien, mais le poids de la guitare est suffisamment léger, et la bride fournie suffisamment réglable, pour ne pas finir une session l'épaule ankylosée... à moins de jouer deux heures par jour comme les fous de la rédac. Ceux-là même qui font remarquer que la petite taille de la guitare finit par tirer sur le coude. Bah, en restant assis et bien positionné, ça passe tout à fait. En revanche, mieux vaut prévoir une paire de doigts de rechange ou un anti-inflammatoire, parce que tout le monde ne peut pas s'improviser Jimi Hendrix.
Guitar Hero, c'est aussi un héros, mais avant de pouvoir prétendre à ce titre honorifique, il va falloir sacrément bosser les bases. Reprenant à son compte le concept de Guitar Freaks, avec deux boutons en plus, Guitar Hero demande de valider des notes de couleur au bon moment sur sa guitare en plastique. Lorsque la note arrive en fin de parcours, il suffit de maintenir la touche correspondante avant de gratter. Ou deux touches, ça fait un accord. Certaines notes plus longues doivent être tenues, en mettant un bon coup de vibrato pour grignoter du bonus. Partant de ce principe, le but du jeu consiste à finir la performance avant que l'aiguille du Rock Meter ne soit définitivement dans le rouge, signifiant l'arrêt de la chanson sous les huées du public. Voilà pour les bases. Mais le système de Guitar Hero va plus loin, en introduisant le principe de multiplicateurs et celui des notes étoiles. Rien de bien compliqué : en réussissant plusieurs notes d'affilée sans se planter, les multiplicateurs viennent faire grimper le score jusqu'à x4. Les notes en forme d'étoile apparaissent à certains moments du morceau, le plus souvent sous forme de séquences, à réussir parfaitement pour choper du Star Power. C'est à ce moment qu'intervient le gyroscope de la guitare, puisqu'une fois la jauge remplie, il est possible de déclencher les acclamations de la foule en passant la gratte à la verticale, comme un vrai guitar hero. Les notes de couleur du plateau virent temporairement au bleu, histoire de semer la confusion, mais les points doublés font vite remonter l'aiguille dans la zone verte, pour sauver la mise dans les solos les plus tarés. Il y en a.
Le jeu propose justement quatre niveaux de difficulté pour accompagner la progression naturelle du joueur, de ses débuts timides à sa maîtrise triomphante. Le mode Easy, qui porte bien son nom, se contente de trois touches, pour permettre à tout le monde de jouer et de s'amuser en prenant tranquillement ses marques question coordination. La situation se complique drôlement dès le mode Medium, qui introduit une touche supplémentaire, la bleue. Les notes et les accords sont plus nombreux mais c'est avec le mode Hard que l'on éprouve vraiment la sensation de jouer le morceau, et plus seulement de valider des notes. Toutes les touches sont mises à contribution, les notes sont encore plus nombreuses et défilent de façon cohérente. C'est vraiment à partir de ce mode qu'il faut apprendre à glisser à toute allure sur le manche pour gérer les cinq touches. Stade ultime, le mode Expert commence par vous broyer les doigts un par un avant de vous embrocher sur un crochet de boucherie... Disons qu'à ce stade, il vaudra mieux connaître toutes les finesses des morceaux, pour assurer les parties rythmiques avec la régularité du métronome, tout en gérant les solos sans trop de casse. Pas de concession, il faudra jouer toutes les notes comme un virtuose.
Heureusement, la difficulté du mode "Carrière" a été tellement bien étudiée que la progression paraîtra naturelle même en Expert. Le Mode Carrière jouable en solo est divisé en six paliers, qui vous conduiront du fond du garage à la petite salle de quartier, jusqu'au méga concert. Chacun des six paliers ouvre sur un choix parmi cinq chansons, chaque morceau venant introduire de nouvelles subtilités qui serviront par la suite. L'argent cumulé en Carrière permettra non seulement d'acquérir de nouveaux types de grattes, mais surtout d'acheter de nouveaux morceaux inédits.
Hard rock Hallelujah
La liste de chansons se compose de 47 morceaux, avec 30 reprises et 17 compos d'indépendants. "Reprises", c'est le mot, puisque Harmonix a réorchestré toutes les chansons connues. Heureusement, il ne s'agit pas de covers à deux sous façon Bontempi, puisque les orchestrations sont souvent assez brillantes, les voix assez proches de l'original, et la qualité du mixage à la hauteur. La sélection, qui inclut quelques standards comme Smoke On the Water de Deep Purple, I Love Rock'n Roll par Joan Jett and the Blackhearts ou Take Me Out de Franz Ferdinand, paraîtra parfois obscure à ceux qui ont suivi l'histoire du rock d'une seule oreille, mais il y a pourtant des grands noms dans la liste. Black Sabbath, Megadeth, Motà¶rhead, Red Hot Chili Peppers, Queen, David Bowie, Pantera, Sum 41, ZZ Top, Jimi Hendrix, ça vous pose une play-list, quand même. Electrique et éclectique, de surcroît. Ce ne sont pas toujours les chansons les plus connues des différents artistes, certes. Pas de Hey Joe, pas de Highway to Hell, pas de Master of Puppets. Mais le fait est que les morceaux se laissent jouer avec plaisir. Mieux, ils se découvrent. Pour un peu, ils donneraient presque envie aux réfractaires de se mettre au rock et à la guitare.
C'est peut-être ça, au fond, le véritable tour de force d'Harmonix. De l'interface visuelle à la conception de l'instrument, en passant par la qualité sonore ahurissante des orchestrations et l'excellence même du concept, Guitar Hero transpire l'amour de la musique, tel le guitariste fourbu après deux heures de live. Car il est aussi question d'ambiance et d'habillage. La tronche des rockers à choisir comme avatar, l'interface qui fait vieux papier sali, l'ampli énorme qui sert aux temps de chargement, l'apparition de la foule dans des lieux crades, les petits zooms sur la guitare qui vous accompagnent lors de certains solos... Le jeu est chiche en 3D, c'est évident, mais le travail artistique est en parfaite adéquation avec l'ensemble.
Alors, Guitar Hero, jeu musical ultime ? On en a rarement été aussi proche, en tout cas. En fait, si l'on met de côté l'absence des chansons originales, le jeu souffre de deux défauts, assez mineurs mais mine de rien handicapants. On n'aurait pas craché sur un mode Entraînement vraiment bien fichu, à l'image de Band Brothers, un autre jeu bien corsé dans le même genre. Dans Guitar Hero, l'entraînement se résume à trois sessions guidées censées vous apprendre le fonctionnement du jeu, l'utilisation du Star Power et les techniques avancées réalisables dans le jeu, Hammer-On et Pull-Off. Pour s'entraîner sur les chansons de son choix, il faut forcément passer par le Quick Play de base, et jouer pour le score. Du coup, impossible de ralentir la cadence d'une chanson pour mémoriser les passages les plus costauds. Et interdit de passer directement au solo sans se farcir les passages d'avant. C'est dommage. L'autre bémol concerne le jeu en multi, au principe pourtant excellent, puisque les deux joueurs se répondent à la guitare tout au long du morceau. On regrette juste qu'il soit impossible de choisir une difficulté adaptée à chaque joueur ; c'est la même pour les deux, quelle que soit la différence de niveau. Mais Harmonix a déjà promis de corriger tous ces défauts sur Guitar Hero II. Joie.
Certains crieront au plagiat éhonté du vieux Guitar Freaks, au moins sur le concept, mais Guitar Hero va plus loin que le défilé de notes : c'est une vibrante déclaration d'amour faite au rock'n roll. Tout est question d'habillage et d'ambiance, et sur ce point, on est vraiment loin de la photocopie. La qualité de la guitare suffit déjà à susciter la curiosité de l'entourage, mais c'est le côté accessible du jeu, sa play-list de qualité, et la marge de progression énorme liée à une difficulté bien dosée qui le placent directement parmi les meilleurs jeux musicaux jamais sortis sur consoles. De quoi justifier sans problème le tarif un poil élevé.
8/10 Très bon